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Accéder à des mesures d’adaptation sur le campus

Comment se prévaloir de mesures d’adaptation sur le campus quand on vit avec l’endométriose ou une autre maladie chronique.

Entrer à l’université peut être une expérience à la fois exaltante et stressante pour tout le monde. Alors, imaginez à quel point le changement d’environnement, l’intensité des études et la routine quotidienne peuvent être éprouvants pour les personnes qui vivent avec une maladie chronique comme l’endométriose.

Si la population étudiante a accès à des mesures d’adaptation en cas de besoin, bon nombre de personnes hésitent à en faire la demande. Il règne dans les établissements d’enseignement supérieur une culture du travail acharné ainsi qu’une pression de la réussite qui peuvent dissuader les gens de demander de l’aide. Or, il faut savoir que des ressources sont à votre portée pour vous aider à progresser et à réussir dans le meilleur contexte possible

Il y a toutes sortes de raisons qui font hésiter à demander des mesures d’adaptation.

Vous pouvez vous sentir mal à l’aise, penser que vous ne méritez pas de soutien ou croire que vous pouvez vous presser le citron encore un peu plus avant de recourir à une telle mesure.

En discutant avec des camarades, j’ai découvert que les personnes qui n’ont pas de diagnostic précis de maladie chronique ou de problème de santé mentale doutent d’être admissibles à des mesures d’adaptation ou que ces troubles soient la cause de leurs difficultés scolaires. Par conséquent, elles hésitent à présenter une demande. Mon conseil : n’attendez pas trop.

Le premier pas peut sembler difficile à franchir, mais remettre sa santé physique et mentale à plus tard ne fera qu’aggraver les choses.

Il n’y a pas deux situations pareilles, et la vôtre diffère peut-être de celle de vos camarades de classe.

Les services à la population étudiante et les mesures d’adaptation sont conçus pour vous apporter de l’aide, quelle que soit votre situation. Pour ma part, j’ai fini ma première année d’université complètement à bout de souffle. J’ai dû prendre du recul et réfléchir aux causes de mon épuisement. J’ai pris conscience que je me tuais constamment à la tâche, même quand mon corps et mes méninges avaient désespérément besoin de répit. 

Morale de l’histoire? Si votre vie scolaire est affectée par l’endométriose, une autre maladie chronique ou une incapacité, vous avez parfaitement le droit de demander des mesures d’adaptation.

Les établissements d’enseignement supérieur ont pour mission d’épauler la population étudiante et de veiller à ce que tout le monde se sente écouté et respecté dans un environnement propice à la réussite.  Les personnes qui remettent à plus tard l’adoption de mesures d’adaptation regretteront de ne pas l’avoir fait plus tôt. Elles réaliseront tôt ou tard qu’elles auraient pu exceller et profiter de leurs études, mais qu’elles sont passées à côté. Elles doivent savoir qu’il est avisé de demander de l’aide; en fait, il faut beaucoup de courage pour confier ses difficultés aux autres.

En ce qui me concerne, le recours aux services de mon université m’a délestée d’un poids énorme.  Je me suis toujours mis beaucoup de pression pour réussir et me distinguer dans tout ce que j’entreprenais (comme la plupart des personnes aux études, d’ailleurs). Mais j’en suis venue à un point où j’ai dû prendre conscience de mon stress et de mon anxiété pour pouvoir continuer à avancer et préserver ma santé physique et mentale.

J’ai entrepris des démarches en imprimant les formulaires de demande de mesures d’adaptation et en les faisant signer par mon généraliste.

Une fois les formulaires remplis et signés, je les ai envoyés à l’université et j’ai pris rendez-vous avec une conseillère. Après notre entretien, j’ai éprouvé un immense soulagement, sachant que je serais libérée d’une partie de mon stress au cours de la prochaine session.

J’ai été très surprise par le nombre de mesures d’adaptation qui m’étaient proposées pour chacun de mes cours. Ces mesures représentent beaucoup pour moi, car elles vont m’aider à surmonter l’anxiété entourant mon endométriose et ma santé mentale, tout en me permettant de me sentir plus à l’aise dans les salles de cours et d’examen.

Les établissements d’enseignement supérieur ont pour mission d’épauler la population étudiante et de veiller à ce que tout le monde se sente écouté et respecté dans un environnement propice à la réussite.

Vous songez à demander des mesures d’adaptation?

Voici quelques questions à vous poser pour engager le dialogue avec votre médecin ou les services d’aide :

  • Avez-vous le cerveau embrumé ou ressentez-vous de l’anxiété, des nausées, une accélération du rythme cardiaque ou des vertiges pendant les examens? 
  • Avez-vous plus de facilité à travailler en solo ou dans des endroits tranquilles?
  • Perdez-vous facilement votre concentration en classe, dans les laboratoires et pendant les examens?
  • Vous sentez-vous à bout de force après les examens?
  • Avez-vous un moment d’épiphanie après un examen lorsque les bonnes réponses vous reviennent soudainement en tête? 
  • Ressentez-vous d’autres symptômes physiques tels que des troubles digestifs ou des malaises avant, pendant ou après les cours, les travaux pratiques ou les examens? 
  • Votre maladie chronique vous empêche-t-elle d’aller sur le campus, d’assister aux cours, de participer aux travaux pratiques et ainsi de suite?

Les établissements d’enseignement postsecondaire proposent un large éventail de mesures d’adaptation, dont les suivantes :

  • Du temps supplémentaire pour les devoirs, les tests et les examens;
  • Un endroit tranquille où passer les examens et la possibilité d’aller aux toilettes et de prendre des pauses pendant ceux-ci;
  • Des pauses pendant les longs cours et travaux pratiques;
  • Une place privilégiée dans les amphithéâtres;
  • La possibilité d’enregistrer les cours.
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La vie universitaire est exigeante, mais c’est aussi une belle occasion de découvrir ses aptitudes et ses centres d’intérêt. 

Une maladie chronique comme l’endométriose n’a pas à teinter votre expérience sur le campus. Vous devez savoir que des ressources existent pour vous aider à réussir.

Demander des mesures d’adaptation est l’un des premiers pas que les personnes aux études souffrant d’endométriose peuvent franchir pour améliorer leur expérience et alléger une partie de la pression qui pèse sur elles. Le fait d’accepter mes difficultés et d’en discuter avec une conseillère de confiance m’a enlevé un poids dont je n’avais pas idée. J’ai bon espoir que l’année prochaine sera beaucoup plus facile et qu’elle me permettra de vivre une expérience plus positive sur le campus.

Rappelez-vous, vous n’avez pas à souffrir dans votre coin. Il existe du soutien en cas de besoin.

« En ce qui me concerne, le recours aux services de mon université m’a délestée d’un poids énorme. »

Où s’adresser?

Voici quelques démarches que vous pouvez entreprendre pour accéder à des services d’adaptation et de soutien aux études. Ces démarches reposent sur mon expérience en tant qu’étudiante à l’Université de l’Alberta, mais elles peuvent différer légèrement ailleurs.

Mesures à prendre :

  1. Voyez quels sont les services d’accessibilité et d’aide à la population étudiante offerts par votre établissement, puis visitez le site Web correspondant (voir la liste ci-dessous pour connaître quelques-uns des services offerts au Canada*).
  2. Vérifiez si vous êtes admissible et notez les documents à fournir.
  3. Suivez la procédure indiquée. Vous pourriez par exemple devoir :
    1. Imprimer les formulaires requis;
    2. Les apporter à votre généraliste ou dans une clinique sans rendez-vous pour les faire signer;
    3. Envoyer les formulaires signés à votre établissement d’enseignement;
    4. Prendre rendez-vous avez une conseillère ou un conseiller.

Source : Mesures d’adaptation | Université de l’Alberta (en anglais)

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 À propos de Freya Blackie (elle/la)
Bonjour, je m’appelle Freya! Je poursuis des études à l’Université de l’Alberta. Je me fais un point d’honneur de défendre les intérêts des personnes atteintes d’endométriose et d’être leur porte-étendard.