Mise en garde : liens menant à des sources contenant des termes genrés.
Comme le savent celles qui vivent avec une maladie chronique comme l’endométriose, il en faut peu pour que le stress déclenche une crise. Qu’il s’agisse d’ennuis financiers, d’incapacité à travailler, de responsabilités familiales ou de la prise en charge de sa maladie dans un système de santé à bout de souffle, le stress pèse lourd sur notre santé physique et mentale. S’il est facile de se sentir démunie, il existe quelques trucs simples pour prendre soin de sa santé. Et ce sont de petits gestes que vous pouvez poser dès maintenant.
Mais avant de les aborder, il est important de comprendre ce qui cause (ou exacerbe) le stress. Sous l’emprise du stress chronique (comme celui qui accompagne la vie avec l’endométriose), notre cerveau est plus sensible à la douleur. Cet organe d’une complexité inouïe est programmé pour reconnaître les menaces et réagir au quart de tour pour assurer notre survie. En présence d’une menace pour notre espèce (par exemple, une pandémie mondiale), notre cerveau passe en mode combat ou fuite et se met en état d’alerte pour pouvoir détecter tout risque pour notre santé. Malheureusement, pour les personnes souffrant d’endométriose et de douleur chronique, cette situation se traduit par une intensification des signaux de douleur et donc par un risque accru de poussée de la maladie.
Si on ne peut pas faire disparaître le coronavirus comme par magie et tout faire rentrer dans l’ordre, on peut toutefois trouver des moyens de minimiser les crises.
Méditez
Soyons honnêtes, on en a toutes assez de se faire demander si on a essayé le yoga ou la méditation pour soulager l’endométriose – même si on en connaît les incroyables bienfaits sur la dépression, l’anxiété et la douleur chronique.
Mais la vérité, c’est que ça fonctionne!
Le propre de l’anxiété est d’exister dans le futur, au royaume des « si… » Et quand le monde est pratiquement à l’arrêt, les « si… » ont beaucoup de place pour se multiplier. Lorsque le champ des possibles se mêle aux aléas de la vie avec l’endométriose, on peut vite se sentir dépassée.
La méditation est un outil puissant, car elle permet de se recentrer sur le moment présent. Rien n’oblige à entonner des mantras les yeux fermés, assise au sol dans une position compliquée, le dos droit comme un « i » (tant mieux si vous y parvenez!). Parfois, méditer se résume à prendre conscience de sa respiration ou de ce qu’on ressent dans l’instant présent. Il ne s’agit pas d’interrompre le flot de ses pensées, mais de les regarder passer tels des nuages balayés par une douce brise. Il peut s’agir par exemple de mettre son téléphone de côté pendant qu’on sirote tranquillement son café ou son thé du matin et d’apprécier simplement la chaleur ambiante, ou encore de prendre quelques bonnes respirations sous la douche pendant qu’on se lave les cheveux. Il y a autant de façons de méditer qu’il y a de personnes!
Pratiquez la gratitude
De petits moments de méditation et d’éveil peuvent devenir des trêves qu’on savoure et qu’on attend avec impatience. Les scientifiques nous ont appris au cours des dernières années que la pratique de la gratitude permettait de réorganiser les connexions cérébrales. De fait, la gratitude consiste à apprécier les bons côtés de son existence, même les plus anodins, au lieu de se comparer aux autres.
Même au milieu de la tourmente, il peut être bon de coucher sur papier ne serait-ce qu’une chose qui vous inspire de la gratitude (mais essayez d’en écrire au moins trois) pour vous ancrer et vous donner quelque chose à quoi vous raccrocher. Vous avez senti la caresse du soleil sur votre visage aujourd’hui? Vous avez vu un mème hilarant? Vous avez surmonté une crise de panique? Vous avez passé toute la journée en pyjama? Tout ça, ça compte!
Ce soir, au lieu de parcourir votre fil d’actualités pour voir la même nouvelle encore et encore, prenez quelques minutes pour écrire ce qui vous inspire de la gratitude. Ou contentez-vous d’y réfléchir. Arrêtez-vous à cette idée, puis observez ce que vous ressentez. Faites cet exercice au moins une fois par jour.
Téléphonez à un proche
Si vous éprouvez de l’anxiété, du stress ou des inquiétudes, il y a de fortes chances qu’un membre de votre entourage partage votre état d’esprit. Une grande partie de notre existence a migré en ligne, et il n’est pas toujours facile de savoir par où commencer ou comment faire la transition. Pour beaucoup d’entre nous qui vivons avec l’endométriose, le passage en mode isolement n’est pas à ce point déstabilisant, mais le manque d’accès aux soins de santé entraîne des répercussions énormes.
Si vous avez une amie de confiance ou un membre de votre famille vers qui vous vous tournez habituellement en période de stress, passez-lui un coup de fil (vous vous rappelez, le téléphone?). Cette personne sera certainement heureuse d’entendre votre voix et d’apprendre que vous vivez une expérience semblable à la sienne. Qui sait, vous en rirez ou en pleurerez peut-être même un bon coup.
Vous avez déjà épuisé votre quota de confidentes pour le mois? Faites-vous une nouvelle amie virtuelle! Il existe de formidables groupes de soutien (comme le nôtre) sur Facebook, sur Instagram et sur d’autres plateformes en ligne.
Adieu peur, bonjour bonheur
C’est bien plus facile à dire qu’à faire en ces temps difficiles où des communautés entières sont en deuil, où les théories du complot abondent et où les consultations médicales s’espacent. S’il est important de suivre les dernières actualités qui nous concernent, un défilement continu de mauvaises nouvelles a de quoi angoisser n’importe qui.
Vous passez encore plus de temps que d’habitude sur votre téléphone (comme la plupart d’entre nous)? Devant la profusion de contenus qui nous bombardent de toutes parts, il est plus important que jamais de choisir ce que l’on consomme.
À peu près tout ce que vous devez savoir sur la COVID se trouve sur le site Web de Santé Canada ainsi que sur les sites des autorités sanitaires et des gouvernements locaux. La peur, la désinformation et la colère ont peut-être le beau jeu, mais il y a aussi énormément de messages de soutien, d’espoir et de solidarité.
Voyez comment votre humeur change dès que vous vous tournez vers de mèmes rigolos, des témoignages de bienveillance, des illustrations saugrenues ou tout ce qui vous chante. Si vous n’avez pas encore vu les vidéos Some Good News (en anglais) de John Krasinski, ou encore celles de Pierre-Yves Roy-Desmarais, c’est un excellent point de départ (on vous a vu essuyer une larme).
Faites la paix avec vos émotions
Il arrive parfois qu’une crise soit tout simplement inévitable. Et la prévention peut être aussi anxiogène que la crise elle-même. Ne vous cassez pas la tête en vous obligeant à méditer ou à pratiquer la gratitude. Ce serait contreproductif. En ce moment, la conscience collective est déjà submergée d’émotions envahissantes dont on ne sait pas toujours quoi faire. Permettez-nous de vous faire une suggestion:
Ressentez-les.
Le fait d’ignorer, de fuir ou de nier ce qu’on ressent entraîne souvent un surcroît de stress, et c’est précisément ce qui peut aggraver une crise. On craint souvent de s’abandonner à ses émotions, surtout quand elles sont négatives. Et la vie avec l’endométriose apporte son lot de pensées et d’émotions négatives, auxquelles vient maintenant s’ajouter la pression de l’isolement social. Devinez quoi? Ce n’est pas grave.
Que vous éprouviez de la colère, de la frustration, de la tristesse, de la peur, de la douleur ou de la joie, autorisez-vous à les ressentir. Prenez exemple sur nos amis de Sesame Street et faites-vous un gros câlin. Vous le méritez bien.
Avis : Le contenu de cet article ne constitue pas des conseils médicaux et ne saurait se substituer à l’avis d’un médecin. Si votre santé vous préoccupe, il est important que vous consultiez votre médecin et établissiez un plan de traitement qui vous convient en collaboration avec des professionnels de la santé.